QUATRE NANGEVILLOIS PRETS AU COMBAT POUR FRANCOIS Ier
BAN ET ARRIERE-BAN A NANGEVILLE EN 1543 ET 1544
Sources : les elements ci-dessous sont extraits de l’analyse faite par Anne-Marie et Jean-Luc Firon et presentee sur leur site Internet « Puissay et son pays ». Cette analyse avait ete reperee par Roger Huet.
Contexte
Sous l’ancien régime le ban et l’arrière-ban est une proclamation publique faite à tous les vassaux de se trouver au lieu d’assemblée qui leur est assigné par le roi, pour servir dans l’armée, soit en personne, ou par des gens qui les représentent, à cheval ou à pied, à proportion de la valeur et de la qualité de leurs fiefs. Il fallait servir en personne, ou par autrui, ou payer une somme proportionnelle à la valeur de son fief, sous peine de la saisie du fief.
Dans des archives du département l’Essonne est conservée la liste des personnes convoquées par la ban et l’arrière-ban en 1543 et 1544, pour la baillage d’Étampes, dont Nangeville faisait partie.
C’est l’époque du roi Francois Ier qui mene des guerres pour l’integrite du royaume, et notamment la « quatrième guerre », de 1542 à 1544, ou il lutte contre les Anglais et les Impériaux alliés. Le duc d’Enghien remporte dans le Piémont une brillante victoire à Cérisoles en 1544, mais Charles-Quint envahit la Champagne et Henri VIII prend Boulogne.
Les Nangevillois et la proclamation du ban et arriere-ban de 1543 et 1544
L’édit sur le ban et l’arrière-ban des nobles, a été donné par François 1er à Fontainebleau le 3 janvier 1543. Deux etapes sont archivees, 1543 et 1544, dans lesquelles les memes noms reapparaissent. Plusieurs personnes convoquees en 1543 sont directement liees a Nangeville :
- Noel Bardin, écuyer (cite également en 1544). C’est le fils de Raymond Bardin et Philippe (prénom féminin) d’Outarville. Il résidait très probablement a Nangeville.
- Guillaume Le Maire, écuyer et seigneur de Nangeville, Michel Le Maire (certainement son frère) et quatre femmes de la famille . Guillaume et Michel sont egalement cites en 1544. Ces Le Maire sont certainement les descendants de Pierre de Nangeville (celui dont la femme Nicole est décédée en 1404 a Nangeville et a été enterrée avec la plus belle des plate-tombes conservées dans l’église). Jeanne, l’une de leurs filles, épouse en 1440 Robinot Le Maire. Après 1460, il n’y a plus trace du nom de Nangeville, mais en revanche le nom de Le Maire, seigneur de Nangeville, reapparait en 1543 dans cette liste du ban et arrière-ban. De la sorte, on peut faire l’hypothèse que les descendants de Jeanne de Nangeville et Robinot Le Maire ont repris le fief de la famille (sans doute la Tour Ronde). On perd la trace des Le Maire ensuite.
- Lancelot d’Outarvile, écuyer (également cite en 1544). Bien qu’il ne soit pas précise dans le texte qu’il est lie a Nangeville, il est plus que probable qu’il s’agit du fils de Guillaume II d’Outarville dont on sait qu’il a eu trois enfants, Gallois, Lancelot et Edmee. Il est cousin proche de Noel Bardin
- Galloys d’Outarville, ecuyer. C’est le frère de Lancelot. Il sera dispense du service, en s’acquittant de la taxe.
- Pierre Mesmyn. Dans la liste du baillage d’Etampes plusieurs autres personnes « habitans la ville de Paris » sont enumerees sans précisions, mais ces habitants étaient exemptés du ban et arrière-ban. C’est le cas d’un certain Maitre Pierre Mesmyn, dont on sait qu’il est cite dans d’autres textes comme seigneur de la Tour Carree de Nangeville en partie, déjà en 1530.
Fonctions et equipements des Nangevillois (en 1544)
Les mêmes archives permettent de connaître l’équipement et la fonction militaire de ces Nangevillois mobilisables. Des extraits des descriptions sont cites ci-dessous. Ils sont tous les quatre arquebusiers a cheval.
- Noel Bardin : « armé pour servir a pied. Il servira en picquier ou harquebouzier a pied et enjoinct de se tenir prest » . Puis en juin 1544 : « arme pour servir d’un picquier a pied avons ordonne qu’il servira en harquebuzier a cheval et ….et a luy enjoinct d’avoir ung bon cheval et harnoys avecques la caracque de livree et de partir … ».
- Guillaume Le Maire : « monté sur ung cheval moreau armé enjoinct de soy tenir prest pour faire sa monstre ». Puis en juin 1544 : « ung cheval grison arme pour servir en harquebuzier a cheval…..enjoinct de partir … et avoir la caracque de livree ».
- Michel le Maire : « monte d’un cheval moreau arme enjoinct de soy tenir prest et avoir ung gousset » , Puis en juin 1544 : « monte d’un cheval bayard et arme fors [excepté] de morion et gousset. Receu comme soudart pour servir de harquebuzier a cheval et enjoinct d’avoir morion et gousset et partir … … et avoir la caracque de livree »
- Lancelot d’Outarville : « monte sur un cheval bayard arme de hallecret de mailles enjoinct d’avoir un bon cheval et se trouver prest en equipage d’archer ». Puis en juin 1544 : « ung cheval moreau. Receu comme soudart pour servir de harquebuzier a cheval en ayant habillement de teste et enjoinct de partir … … et avoir la caracque de livree »