Ne en 1821 a Nangeville, Louis-Celestin Goberville, dit « La jambe de laine », demeure a Levallois-Perret dans la banlieue de Paris ou il exerce le metier de tonnelier-treillageur (fabrication de treillages en bois), apres avoir reside a Orleans.
Il est arrete a Orleans le 3 decembre 1851, le lendemain du coup d’etat de Napoleon III, alors qu’il manifestait sur la place de l’hotel de ville. Cela lui vaut une premiere deportation en Algerie au village d’Ain Sultan (pres d’Orleansville), dont il peut revenir l’annee suivante en 1852.
20 ans plus tard, alors qu’il reside en region parisienne, le voila engage dans le soulevement de la Commune a Paris en 1871. Arrete le 28 mai 1871, puis emprisonne a l’ile d’Aix, il est deporte en Nouvelle Caledonie en 1873, apres un jugement en conseil de guerre d’avril 1872. On l’accuse d’avoir porte uniforme et armes sans autorisation, dans un mouvement insurrectionnel. Il embarque pour la Nouvelle-Caledonie en 8 mai 1873 ou il arrive le 24 septembre.
Gracie en 1879, il revient a Paris. En 1881, il demande reparation pour son emprisonnement et sa deportation de 1851, mais il n’obtiendra pas gain de cause.
Il decede a Paris en 1885.
On dispose d’une photo de lui, conservee aux Etats-Unis a la Northwestern University Library. Elle a certainement ete prise apres son arrestation, en 1871 ou 1872, et constitute ainsi la plus ancienne photo connue d’un Nangevillois.
Louis Goberville est cite dans « Le Maitron » le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier – mouvement social (https://maitron.fr/spip.php?article60553, notice GOBERVILLE Louis, Célestin, version mise en ligne le 26 juillet 2009, dernière modification le 30 novembre 2021).
Extrait :
« Louis Goberville était célibataire. …… On recueillit sur lui des renseignements défavorables ; ses opinions étaient exaltées.
Sous la Commune de Paris, il se trouvait dans la 6e compagnie sédentaire du 132e bataillon de la Garde nationale qui appartenait à Levallois-Perret. Sa compagnie était composée de « chiffonniers et de gens sans aveu » — selon un rapport de police. Il fut blessé au début de mai 1871 et resta chez lui jusqu’au 20 ; il fut arrêté le 28 mai près du lac Saint-Fargeau, XXe arr. et incarcéré à Rochefort ; il était délégué de sa compagnie au Comité insurrectionnel de Levallois-Perret. Il prétendit n’avoir jamais siégé mais des pièces portaient sa signature.
Le 16e conseil de guerre le condamna, le 4 avril 1872, à la déportation simple ; il arriva à Nouméa le 28 septembre 1873. Le 15 janvier 1879, il obtint la remise de sa peine et rentra par la Picardie. »
Ci-dessus extrait du livret de condamnation de Louis Goberville (condamnation le 8 mai 1872, embarquement le 4 avril 1872, arivee a l’ile des Pins le 27 septembre 1873) par le tribunal militaire. – Acte de deces a Paris en 1865
Ci-dessus quelques extraits de documents deposes aux Archives Nationales (site de Pierrefitte) a propos de l’emprisonnement de Goberville en 1851 (avis de transport, reclamation de 1881)