DES HABITANTS DE NANGEVILLE EN PROVENANCE D’AUTRES PAYS
En provenance de divers pays, des etrangers ont habite a Nangeville, y ont travaille et s’y sont integres.
Le premier qui a pu etre identifie est un hongrois en 1798 (voir ci-dessous). Suivront, notamment, des personnes en provenance de Belgique a la fin du XIXe siecle, de Pologne dans l’entre-deux guerres, ainsi que de Slovenie (partie de la Yougoslavie, a l’epoque), puis bien sur apres-guerre du Portugal.
(a completer)
UN HONGROIS A NANGEVILLE EN 1798
Le premier etranger dont on trouve trace a Nangeville est un hongrois, un certain Agnan Piska.
Il arrive au village en 1798 pour se marier avec Geneviève Bataille, et il y est mort en 1807, à 38 ans. Ils n’ont pas eu de descendance.
Selon l’acte de mariage de 1798, il se déclare « PRISONNIER HONGROIS », résidant à Coudray, où il travaille dans une ferme. Il était né en 1769 (on ne sait pas où). Peut-être etait-ce un soldat des armées autrichiennes fait prisonnier lors des combats des années précédentes ?
Ses parents étaient Andre Piska et Anne Chot.
Une petite recherche sur internet montre que Piska est un nom en effet présent en Hongrie, mais aussi en Moravie, en Pologne et en Suède.
MAI 1939 : UNE DELEGATION SLOVENE A LA CHASSE A NANGEVILLE
En mai 1939, moins de 3 mois avant la declaration de guerre a l’Allemagne, la revue slovene « Novine Slovenske Krajine » publie un article signé d’Ivan Camplin, prêtre slovene et aumônier des slovènes à Paris, a propos de son sejour a Nangeville.
Il y parle d’une chasse à Nangeville à laquelle il a participé le dimanche 7 mai.
Selon l’article, le même jour il célèbre une messe dans l’église de Nangeville (récemment rénovée, dit-il, ce qui correspond à la réalité) avec une vingtaine de personnes, sans doute des Slovènes qui peut-être, participaient aussi à la chasse. Il fait allusion dans son article au prêtre « hôte » (le curé de Nangeville de l’époque), et aussi aux fenetres peintes en bleu comme protection en cas d’attaques nocturnes. S’ensuit un repas à l’auberge (laquelle ?) puis un retour à Paris en train.
Ivan Camplin a ete un pretre populaire en Slovénie. Il était originaire d’une région proche de la Hongrie. Ne en 1912 (il avait donc 27 ans en 1939), il est mort en 2008 a 96 ans. Sa biographie indique qu’il était en France en 1938 comme aumônier des emigres slovènes, avant de retourner dans son pays, probablement fin 1939. Sa région est occupée par les hongrois pendant la guerre, et il est y arrêté en 1941.
Dans ce journal slovene, on note aussi, en 1936 et 1937, le nom d’Ivan Marsic, habitant a Nangeville. Il etait probablement actif dans l’emigration slovene et c’est peut-etre lui qui a fait venir l’abbe Campin a Nangeville. La meme revue parle d’une reunion pour les emigres slovenes organisee a Nangeville le 21 aout 1938.
Ci-dessous une traduction, approximative, en francais a partir du slovene, de l’article du 21 mai 1939, signe Ivan Camplin:
Titre de l’article : Une nouvelle rencontre en mai fleuri.
L’obscurité était comme un voile de ténèbres tout au long du dimanche 7 mai, alors que je chassais à Nangeville. Je n’ai presque pas remarqué les fleurs printanières luxuriantes.
Une attention particulière a été portée aux ampoules et aux fenêtres, qui, à de nombreux endroits, avaient déjà été entièrement recouvertes de peinture bleu foncé, par souci de sécurité contre une éventuelle attaque lors d’une guerre future.
Il a plu presque toute la journée et l’ambiance était sombre.
Cependant, nous étions plus d’une vingtaine à nous réunir dans l’église paroissiale rénovée.
Des protestants nous ont également rejoint, c’est pourquoi je me suis adressé spécifiquement à eux dans le sermon. Ensuite, j’ai joint des conseils sur la patience et la confiance à l’histoire du saint évêque polonais Stanislav d’Osojki.
Pendant la messe, le pretre hote a également remercié les émigrés de ne pas avoir eu peur du mauvais temps.
Après les vêpres, nous devions nous retrouver à l’auberge. Le groupe s’est également enrichi de Polonais et même d’un Ukrainien de Pologne, qui m’a raconté comment ils étaient divisés entre les Russes, les Polonais et recemment meme les Hongrois : “L’Ukraine pleure”.
Notre émigré m’a parlé de Français riches et raffinés qui font déclarer folles leurs épouses intelligentes pour les mettre ensuite dans un hôpital psychiatrique, pendant qu’ils vivent avec leurs maîtresses. Nous avons chanté quelques chansons puis nous nous sommes séparés.
A chaque gare, une multitude de voyageurs criaient ; presque tous chargés d’engins de pêche et de bouquets entiers de fleurs : lilas (« sureau endormi ») et minuscules soucis blancs.
Puis ça allait de plus en plus vite : les rochers et les steppes disparaissaient, nous nous rapprochions de plus en plus de Paris.
Le gros cerveau doit travailler maintenant.
Soudain, le chant des jeunes couvre les combats et ils le forcent au silence…
Photo de l’abbe Ivan Camplin et divers extraits du journal slovene “Novine Slovenske Krajine” citant Nangeville dans les annees 1936-1939